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Hammami: Ghannouchi, responsable des maux d'Ennahdha

 

Dans une déclaration à Mosaïque FM, Imed Hammami a déclaré qu'il a appris par les médias, les mesures prises à son encontre par Rached Ghannouchi, ce qui prouve une nouvelle fois, selon lui, la dégradation de la gestion des affaires d’Ennahdha.

"Il s’agit d’une décision abusive, contraire aux politiques du parti et de ses grandes lignes. Dans mes déclarations, j’ai critiqué les choix de Rached Ghannouchi et son acharnement qui ne vise qu’à garder une mainmise sur le parti. Le mouvement Ennahdha a dit comprendre la colère de la rue, promettant d'opérer des révisions "profondes" lors de son prochain congrès, mais il me semble qu’il fait le contraire. Même avant le 25 juillet, le mouvement était dans une situation très critique, car il soutenait le plus mauvais gouvernement qu'a connu la Tunisie, depuis la révolution, si ce n'est depuis l'indépendance du pays", a-t-il ajouté.

Hammami a aussi estimé qu’il y a un acharnement sur les symboles de la réforme au parti qui critiquent les choix de Ghannouchi responsbles de tous les maux du parti et appellent à une vraie réforme… "Pour sortir de la crise,  il faut dissoudre la direction actuelle du parti et mettre en place une commission de gestion qui mène le mouvement vers un congrès avant la fin de cette année".

Le dirigeant a, par ailleurs, considéré que ce n’est pas l’entourage de Rached Ghannouchi qui l’induit en erreur. "Il assume la responsabilité de l’écartement des compétences fidèles aux principes sur lequel Ennahdha a vu le jour. Nous gardons espoir de réformer et de rectifier le tir. Au cas contraire, la possibilité de créer un nouveau parti reste possible", a révélé Hammami.  

Pour rappel, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a gelé l'adhésion de Imed Hammami au mouvement, conformément aux statuts du parti.

Ghannouchi a, également, décidé de le traduire devant la commission de discipline, en raison des "dépassements récurrents qu'il a commis et qui sont contraires aux réglements du mouvement", lit-on dans un bref communiqué du parti.

A noter que Imed Hammami avait assumé plusieurs responsabilités, dont le poste de porte-parole du mouvement Ennahdha, et de ministre dans les gouvernements qui se sont succédé, après 2011.

Dans des déclarations le 25 août dernier, Hammami avait critiqué la décision de Ghannouchi de renvoyer tous les membres du bureau exécutif d’Ennahdha. "Leur limogeage incarne la politique erronée de Rached Ghannouchi qui n’a pas capté le message du 25 juillet", a-il déclaré, ajoutant que Ghannouchi "continue d'exercer le pouvoir unique au sein du parti".

Imed Hammami a appelé à la tenue du congrès du parti pour choisir un nouveau président, au lieu de procéder à la formation d’un nouveau bureau exécutif, estimant pressant le retrait des anciens dirigeants pour céder la place aux jeunes d’Ennahdha. Dans sa déclaration le 2 août dernier, Imed Hammami a qualifié de "courageuses" les décisions annoncées le 25 juillet dernier par le président de la République, Kais Saïed.